L'avantage de vivre dans le sud, outre la convivialité, le soleil et l'apéro, ce sont les paysages. Je me demande parfois si les gens qui ont toujours vécu ici se rendent compte de la chance qu'ils ont. Même en allant simplement faire les courses, on s'éblouit de ces étendues magnifiques, ces champs, ces montagnes...
Du coup, moi, je profite de mes jours de repos pour aller les découvrir et les explorer. C'est ainsi que je suis allée me promener à travers le Colorado. Non, je n'ai pas (encore) déménagé, il s'agit du Colorado provençal.
Situé à Rustrel, dans le Luberon, ce site semi-naturel offre à ses visiteurs des paysages insolites issus de l'exploitation des carrières d'ocre.
Une fois arrivé sur le parking, vous recevez un plan avec les trois itinéraires possibles et leur durée estimée, puis vous partez à l'aventure. Une aventure balisée, mais très nature. J'ai choisi l'itinéraire intermédiaire, la promenade de deux heures. Bon, ce que je n'avais pas compris, c'est qu'il est plus court que le premier car au lieu de vous faire monter doucement, petit à petit, après même pas cinq minutes de marche j'ai attaqué une côte que je n'étais pas vraiment préparée à rencontrer. Il est vrai qu'il était inscrit sur le plan "dénivelé important"... Ils ne mentaient pas!
L'effort valait franchement la peine. Les paysages sont époustouflants et le nom de "Colorado provençal" très bien choisi. Pendant quelques instants j'ai pensé enlevé mes chaussures et courir pieds nus en chantant "l'air du vent". L'âme de petite indienne qui sommeille en moi a été comblée.
Vers la fin de la ballade, les chemins des trois itinéraires se croisent pour se retrouver au "Sahara", une plaine entourée de montagnes d'ocres, des couleurs flamboyantes où qu'on tourne la tête.
A la sortie du Sahara, on se dirige doucement vers le parking. Voire très doucement pour certaines... Arrivée à l'aqueduc, signalé sur le plan, j'ai pris à gauche. Je ne voyais pas les balises, et je me disais que ça me semblait plus logique. C'est une fois que j'ai réalisé que je me trouvais dans le lit de la rivière que ça m'a semblé nettement moins logique. Pour ma défense je suis le fruit d'une maman n'ayant absolument aucun sens de l'orientation. Et comme je suis aussi celui d'un papa extrêmement borné, j'ai malgré tout continué, me disant que sur le plan, la rivière et le parking se rejoignaient de toute façon. Mmh... C'est là que j'ai pensé à ce que disait toujours mon père lorsqu'il nous "perdait" ("mais non nous ne sommes pas perdus enfin") lors d'un voyage, et que seule, tout haut (dans le lit d'une rivière, hors des chemins balisés, faut dire qu'on ne rencontre pas grand monde), j'ai répété : "au moins, tous les touristes ne passent pas par là".
J'ai finalement renoncé et rebroussé chemin. Parce que bon, soyons réalistes, j'avais quand même une chance sur deux de partir dans le mauvais sens de la rivière. Bon, soyons honnêtes, c'est même exactement ce que j'étais en train de faire. J'ai donc finalement fait une plus longue promenade que prévu, mais personnalisée. J'ai aussi appris que je n'étais pas la seule à m'être perdue à cet endroit, et même que ça arrivait relativement souvent. Comme quoi, je ne suis peut-être pas si mauvaise que ça.
Malgré ma petite échappée belle dans la rivière et le nettoyage obligatoire des chaussures en rentrant (qui bizarrement n'ont pas apprécié mon petit ajout personnel à la promenade), j'ai passé un très bon moment, j'ai été émerveillée et éblouie. C'était splendide. Et si vous avez l'occasion de passer par là, je vous recommande vivement de faire une halte pour découvrir le Colorado provençal. Prenez juste garde à l'aqueduc, partez à droite. Si pas, vous pourrez vous dire qu'au moins, tous les touristes ne passent pas par là...
Aurélie.